vendredi 14 mai 2010

L'arrivée...



Le 15 avril 2010...


Les enfants...

...papi a quelque chose d important a vous dire. Quoiqu il arrive a present, je ne pourrait plus dire que j ai marcher jusqu a Istanbul.
La faute a une carte un peu mal foutu, et au Nestou, ce fleuve infranchissable du nord de la Grece. Pensant trouver une route, je pataugerai finalement dans un petit marecage (par ailleurs incroyablement beau). Et pensant trouver un pont, je me retrouverai au delta du fleuve, sans trop savoir comment, a tenter la traversee par les bancs de sable. Mais impossible. Un pecheur passant par la avec sa barque, entendant mes cris, viendra me donner un coup de main. Mais rassurez vous! Il ne prendra que mon sac pour le passer sur l autre berge. Reste sur la plage avec en tout et pour tout un calecon et une pair de lunette, j aurai une petite pensee pour la belle confiance que j accorderai a tous ces gens croises sur la route. Puis je ferai ces quelques metres a la nage.

Mais je ne lui en veut pas a cette carte. D abord parce que la mer etait bonne. Et puis, elle m emmenera dans de biens beaux endroits. Apres 2 jours passes a visiter Thessaloniki, et une soiree feta-biere-foot assez memorable, c est Athena qui m offrit d abord la clef des champs. Non pas la deesse, mais une jeune fille qui me guida pendant une demi heure dans les dedales de sa banlieue. C est ainsi que je retrouverai la magnifique region de Chalkidiki. Deux jours de ballade, sur des collines garnie d olivier, surplombant une campagne paisible s enfoncant doucement dans la mer. Au loin, l Olympe veille, imperial, toujours coiffe de quelques nuages. Je retrouve mon printemps, le soleil et les hirondelles sont la pour en attester. Et si les oliveraies, paresseuses, ne font que reflete les rayons du soleil, les autres vergers sont en fleur. Je retrouve aussi les nuits etoilees, les reveil oranges... Raaaaaahhh! C est bon!

Puis la cote, tour a tour sauvage et rocailleuse, ou touristique et defigure, la Grece a bien des visage. Mais quelques soit le decor, les grecs me reservent encore une fois un bien bel accueil. Decidement, on aime les Francais de par l europe. A noter qu ici je suis un Gaulois ("Galos") en route pour constantinople ("Constantinopolis"). Ce qui est plutot la classe, surtout pour un mec de Lugdunum.
Alors, on me dorlotte, avec les incontournables pitas, le tsatsiki, le tout au son du bousouki. Et Puis quelques surpises: Costas et sa bugatsa krema (pate feuillete croustillante, creme vanille, canelle... mon grand amour grec), Mihalis et son petit dej sardine fume-ouzo (un peu dure au matin), ou Christos et sa redzina (vin blanc-coca... pardon papa). C est la fete du ventre! Et puis, oui, je picole pas mal, j avoue.
Je pensais pourtant mettre mon foie au repos en rejoignant, apres mes quelques brasses dans le Nestou, cette campagne paume ou le Carem de paque etait de rigueur. Mais la encore, le destin guidera mes pas jusqu a Hercule, soixantenaire rigolard, qui se presentera comme le seul communiste a la ronde. L occasion pour tous les deux de philosopher autour de quelques pintes.

Alors oui, la Grece me charme. Il y a 3 jours encore, j etais coince sur ce sentier entre mer et montagne, avec pour seule compagnie d enorme rocher a gueule humaine et une bande d olivier sauvage poussant de travers. La nuit, agremente de quelques averses, m avait laisse au matin dans un demi sommeil, le decor paraissait vivant, irreel. A part un cycliste britanique en calecon moulant m offrant le the, je ne vois pas ce qui aurait pu me reveiller. Bah tiens! Un cycliste britanique en calecon moulant vient m offrir le the! Il tombe bien le Charlie! Lui revient d Asie avec sa becane, en route pour la maison.
Et il y a 2 jours... cette fois dans la banlieue d alexandropolis, un regard m est apparue. Avec la belle etincelle du voyage, et les quelques rides de malice au coin. Je ne l entendis presque pas quand il me dit "salut". Fred revient de Jerusalem, marcheur comme je suis. Apres 2h passee sur sur un bout de trottoir, realisant qu on avait sans doute pas mal de chose a se dire, on rejoindra une petite plage plus tranquile, pour y passer finalement 2 jours. Alors je vous epargne ici les echanges entre 2 mecs sans doute un peu deconnecte. Mais l un comme l autre n avait jamais rencontre sur sa route un autre marcheur. Alors ca fait du bien de trouver quelqu un qui a eu un peu le meme quotidien. Ce qu il y a de plus difficile, c est d entendre qu il y a encore tellement a voir derriere.

Apres des jours perdu sur une route sans fin, celle ci n a jamais semble aussi proche. Je suis aujourd hui au porte de la turquie. Et dans 2 semaines, j ai rendez vous a Istanbul avec 2 blondes (pas d affollement les mecs, je parle de ma mere et ma soeur). Alors, tachons de profiter encore un peu, car au fond, la ballade continue!

Merci a tous pour vos petits mails, des bizous,

Matthieu

(mail du 3 avril 2010)